5 astuces pour alléger ses impôts quand on est frontalier en Suisse

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Travailler en Suisse tout en résidant en France offre de nombreux avantages, mais la fiscalité peut vite devenir un casse-tête pour les frontaliers. Entre les différences de législation, les accords bilatéraux et les subtilités propres à chaque situation, difficile de s’y retrouver.

Pourtant, bien gérer ses impôts est crucial pour optimiser son pouvoir d’achat et éviter les mauvaises surprises. Heureusement, il existe des astuces parfois méconnues pour optimiser sa situation fiscale et faire de belles économies. Voici 5 conseils à adopter dès maintenant pour tous les travailleurs frontaliers.

Sommaire

1. Bien choisir son canton de travail

Le choix du canton dans lequel vous travaillez a un impact direct sur votre imposition. En effet, certains cantons comme Bâle, Vaud ou le Valais ont signé un accord fiscal spécifique avec la France. Si vous y travaillez, vous payez vos impôts directement en France selon les règles françaises.

Votre employeur suisse prélève chaque mois une retenue à la source qu’il reverse ensuite à l’administration fiscale française. Vous devez ensuite déclarer ces revenus dans votre déclaration d’impôts française, mais sans être imposé une seconde fois.

En revanche, dans des cantons comme Genève ou Zurich qui n’ont pas signé cet accord, le mécanisme est différent. L’impôt est d’abord prélevé à la source par votre employeur selon les barèmes suisses, souvent plus élevés. Vous devez ensuite aussi déclarer ces revenus en France. Vous bénéficiez alors d’un crédit d’impôt en France égal aux impôts payés en Suisse, mais les formalités sont plus complexes. De plus, avec les différences de taux, vous pouvez parfois vous retrouver à devoir payer un complément d’impôts côté français.

Privilégiez donc si possible un emploi dans un des cantons frontaliers ayant signé l’accord de 1983. Vous n’aurez ainsi à gérer qu’une seule déclaration d’impôts, côté français, et vous serez imposé directement selon les règles françaises, souvent plus avantageuses. Si vous avez le choix entre plusieurs opportunités professionnelles, pensez à comparer la fiscalité des différents cantons. Cela peut faire une différence non négligeable sur votre salaire net.

2. Déclarer le rachat d’années pour sa retraite

Beaucoup l’ignorent, mais les frontaliers qui rachètent des années de cotisations manquantes pour leur retraite (2ème pilier) peuvent déduire ces montants de leurs impôts en Suisse. Une astuce toute simple pour faire baisser la facture fiscale. En effet, le système de retraite suisse est basé sur trois piliers :

  1. Le 1er pilier (AVS) est l’équivalent de notre retraite de base
  2. Le 2ème pilier (LPP) est un régime obligatoire financé par l’employeur et l’employé
  3. Le 3ème pilier est facultatif.

Or il est possible, sous certaines conditions, de racheter des années de cotisations manquantes au 2ème pilier. Par exemple si vous avez fait des études longues et commencé à travailler tard. Ou si vous avez eu une période d’expatriation pendant laquelle vous n’avez pas cotisé. En mettant de l’argent de côté pour compléter votre retraite, vous pouvez déduire ces versements de vos impôts en Suisse. Et ce sans limitation de montant, contrairement aux versements sur un 3ème pilier qui sont plafonnés.

Vous pouvez aussi souscrire à un plan d’épargne retraite comme le PERIN qui offre le même avantage côté français. Les versements sont déductibles de votre revenu imposable dans la limite d’un certain plafond. Renseignez-vous auprès de votre caisse de retraite suisse et de votre centre des impôts français, les économies à la clé sont souvent substantielles. C’est un excellent moyen de préparer sa retraite tout en allégeant sa fiscalité.

3. Actualiser sa situation familiale

Mariage, pacs, naissance, divorce… Pensez à signaler rapidement tout changement de situation familiale à votre employeur et à l’administration fiscale. Que ce soit en France ou en Suisse. Cela peut avoir un impact positif sur votre taux d’imposition ou vous ouvrir de nouveaux droits.

Par exemple, les personnes mariées sont souvent mieux loties que les célibataires. En Suisse, elles bénéficient d’un barème d’imposition plus avantageux. En France, elles ont droit à une décote spécifique et à une réduction sous condition de ressources. Les enfants à charge donnent aussi droit à des réductions d’impôts des deux côtés de la frontière. Tenir ses informations à jour permet donc d’optimiser son taux de prélèvement à la source ou ses acomptes provisionnels.

Pensez aussi à vérifier si vous pouvez bénéficier d’autres avantages liés à votre situation familiale. Par exemple l’Allocation de Garde d’Enfant (AGE) côté suisse si vous faites garder vos enfants. Ou les aides de la CAF en France. Déclarer l’arrivée d’un enfant peut aussi vous permettre d’ajuster votre taux de prélèvement à la source à la baisse. Chaque situation est particulière, n’hésitez pas à vous renseigner.

4. Déclarer ses frais réels

Plutôt que d’opter pour l’abattement forfaitaire de 10% sur vos revenus suisses, regardez si vous n’avez pas intérêt à déclarer vos frais réels. Kilométrage domicile-travail, repas, matériel professionnel, formation… En les détaillant, vous pourrez peut-être faire baisser votre revenu imposable. C’est un peu de travail mais cela peut valoir le coup.

Attention, tous les frais ne sont pas déductibles de la même manière des deux côtés de la frontière. Les barèmes kilométriques sont par exemple plus avantageux en Suisse qu’en France. Les allocations pour frais de repas sont aussi plus élevées. En revanche, les frais de double résidence sont admis en France mais pas en Suisse. Listez vos différents frais et faites le calcul pour chaque pays. Vous verrez ainsi où vous avez intérêt à les faire valoir.

Soyez bien organisé et conservez précieusement vos justificatifs. L’administration fiscale peut vous les demander en cas de contrôle, pendant plusieurs années. Mais si la déduction de vos frais réels est plus intéressante que l’abattement forfaitaire, cela vaut la peine de faire l’effort. Les économies sont parfois substantielles.

5. Anticiper sa déclaration d’impôts

On a souvent tendance à s’y prendre à la dernière minute pour faire sa déclaration d’impôts. Surtout quand on doit jongler avec deux pays. Mais préparer sa déclaration en avance présente de nombreux avantages. Vous aurez le temps de réunir tous les justificatifs nécessaires, de comparer les différentes options et d’optimiser votre situation fiscale. Et si vous avez un doute ou besoin d’aide, vous pourrez vous faire conseiller sans être pris par le temps.

En anticipant, vous éviterez aussi les pénalités de retard et vous recevrez plus rapidement vos remboursements éventuels. De plus, en cas de changement de situation en cours d’année (par exemple passage du statut de frontalier à celui de résident suisse), régulariser au plus vite permet d’éviter les mauvaises surprises. Les deux administrations fiscales communiquent entre elles, il est donc important d’être cohérent et à jour des deux côtés.

Enfin, en cette ère digitale, n’hésitez pas à utiliser les outils en ligne pour vous faciliter la vie. De nombreuses applications mobiles et sites internet proposent d’estimer vos impôts, de remplir votre déclaration et de la télétransmettre. Certains cantons suisses expérimentent même des déclarations préremplies sur la base des informations connues. En attendant ces évolutions technologiques, appliquer dès maintenant ces 5 astuces vous permettra déjà de réduire significativement la pression fiscale et d’augmenter votre pouvoir d’achat. N’attendez plus et adoptez les bons réflexes pour votre prochaine déclaration. Votre porte-monnaie vous dira merci !

Conclusion

Être frontalier est une chance et une opportunité unique de profiter du meilleur des deux pays. Mais cela implique aussi de jongler avec deux systèmes fiscaux différents, parfois complexes. En étant bien informé et en optimisant sa situation, on peut cependant y trouver de nombreux avantages. On peut ajouter ici que la Suisse est une terre d’accueil pour la crypto. En effet, comme le souligne régulièrement Metaversus, le Blog spécialiste de le cryptomonnaie, la Suisse adopte une approche crypto totalement différente que ses voisins frontaliers. Alors foncez et profitez à fond de cette expérience professionnelle et personnelle enrichissante, sans oublier d’y associer une bonne gestion fiscale. C’est la clé pour en tirer le meilleur parti.